OCTOBRE ROSE – Mois de prévention du cancer, focus sur le « Centre Aquitain du Sein ! »

Article SUD OUEST du 8 oct 18

Le sein au centre

OCTOBRE ROSE. En ce mois de prévention du cancer, focus sur le Centre Aquitain du Sein

Elles veulent trouver, sur un même site, toute la prise en charge du cancer du sein. Le dépistage, le diagnostic, la thérapie et même l’accompagnement en soins de support. Le Centre aquitain du sein a ouvert en 2018, à la Polyclinique Bordeaux-Nord Aquitaine, qui accueille déjà des femmes venues de toute la région. Comme Martine. « Je vis à Royan, en Charente-Maritime, et, en juillet dernier, on m’a appris que j’avais un cancer du sein. Passé le choc, il a fallu que je décide où me faire soigner, j’ai vu que ce Centre aquitain du sein venait d’ouvrir à Bordeaux. Je n’ai pas hésité. » Pourquoi ? « Tout sur un même lieu, des compétences évidentes des médecins, un plateau technique. Franchement, ça me rassurait d’être prise en charge par des experts quivoient beaucoup de cancers du sein. Mes rendez-vous ont été rapides, j’ai rencontré deux fois les deux oncologues pour mettre en place le protocole, en l’occurrence une chimiothérapie. Je m’estime très bien suivie, rassurée et accompagnée. »
Deux médecins à l’initiative À l’origine de ce Centre aquitain du sein, Nadine Dohollou, gynécologue oncologue, et Françoise Mallemouche- Boquien, radiologue sénologue, toutes deux médecins à la Polyclinique Bordeaux-Nord. « En fait, nous avons décidé de regrouper, dans une même entité, les deux spécialités que sont le diagnostic et la prise en charge thérapeutique, commente le docteur Mallemouche-Boquien.
Nous sommes parties du constat que les femmes perdent beaucoup de temps en courant d’un site à un autre, pour le dépistage, le diagnostic et les thérapies. Les délais de réponse sont ainsi raccourcis, le diagnostic est posé rapidement et le protocole de traitement suit dans la foulée. Les femmes sont ainsi rassurées. » L’offre de soins de la polyclinique bordelaise convient particulièrement aux patientes qui vivent en dehors de l’agglomération et arrivent de loin. « Nous avons tout l’équipement adapté et de haute technologie, remarque le docteur Dohollou. Et nous, une nouvelle compétence : la consultation d’oncogénétique. À cet égard, nous sommes le premier établissement de santé privé à proposer cette consultation. Nous nous sommes désormais formés pour répondre de façon plus rapide et directe aux femmes, jeunes, qui veulent savoir quels sont leurs risques de développer un cancer du sein. Les délais d’attente à l’Institut Bergonié sont terriblement longs, et donc très angoissants. Nous travaillons en collaboration avec l’Institut de lutte contre le cancer de Bergonié pour l’oncogénétique.»

Le Mammorisk prédit le risque

Le Centre aquitain du sein dispose d’un outil d’avant-garde, le Mammorisk, à l’instar des sept centres de référence français. Le Mammorisk est un logiciel expert de prédiction et de prévention, qui a été conçu en collaboration avec le centre de lutte contre le cancer Gustave-Roussy à Paris. « Cet outil, nous permet d’estimer le risque de cancer du sein chez les femmes, à partir de 40 ans, en intégrant quatre facteurs de risque : l’âge de la patiente, la densité mammaire, les antécédents familiaux et les antécédents personnels », signale le docteur Mallemouche-Boquien.
L’objectif de cet outil est de cibler les patientes à risque, de proposer à celles-ci une surveillance régulière en dehors du dépistage automatique à partir de 50 ans et d’éviter aux autres des mammographies inutiles. « Certains médecins conseillent aux femmes, dès 40 ans, de subir des mammographies tous les ans, alors même qu’elles ne sont pas à risque, précise le docteur Mallemouche-Boquien. Le Mammorisk est un outil de régulation des mammographies. Les seins sont très sensibles aux rayons, et faire subir des mammos de façon aussi régulière, pour rien, augmente paradoxalement le risque de développer un cancer. Avec ce logiciel, on entre dans la médecine du futur, prédictive, opportune, adaptée. » Une étude réalisée en 2016 (Riviera) par l’Institut Gustave-Roussy auprès de femmes de 40 ans confirme que 97 % d’entre elles acceptent une consultation de prévention du risque de cancer du sein, avec le Mammorisk. « Cela devient un maillon crucial dans le dépistage du cancer du sein », assure la médecin radiologue de la polyclinique Bordeaux-Nord.
www.centreaquitaindusein.fr

 

ISABELLE CASTÉRA
i.castera@sudouest.fr

Les docteurs Dohollou et Mallemouche-Boquien et Marie Rodenas, coordinatrice du Centre aquitain du sein, à Bordeaux.

PHOTO STÉPHANE LARTIGUE/« SUD OUEST »

« Avec ce logiciel, on entre dans la médecine du futur, prédictive, opportune, adaptée »